" Le pigeon est un peu le rat du ciel, un rat (musqué ) auquel on aurait greffé des ailes avant de le repeindre en gris"
"Peste et Choléra " de Patrick Deville
Pioupiou a certainement son théorique mais n'a pas encore été lâché par notre instructeur préféré qui l’entraîne tous les jours au décollage/atterrissage.
Je pense
que vu les progrès qu'il fait, cela ne devrait plus tarder.
Sans doute comme ses confrères pigeons voyageurs saura-t-il, dans quelque temps, retrouver chaque soir son pigeonnier...
Savoir voler, c'est bien, mais savoir où l'on va, c'est mieux !
On ne naît pas pigeon voyageur...
Ces camaïeux de verts ne sont pas sans poser quelques soucis d'orientation, une fois redescendus à plus basse altitude, il est assez difficile de se repérer depuis le ciel au dessus de ces petits villages qui se ressemblent tous, surtout quand on ne vit pas la région qu’on survole.
Soit vous avez de la chance de posséder une multitude d'instruments de navigation, soit comme moi vous n’avez qu’un compas que vous avez déjà bien du mal à utiliser correctement...
Lors de ces dernières navigations en compagnie de Michel, j’ai donc appris à
éviter de me perdre, avec la nuance qui caractérise bien ma mauvaise fois légendaire : « Ragondine ne se perd jamais…elle s’égare ;o) ».
La commandante de bord opère donc "à l’ancienne" avec des instruments sans
électronique. Eh oui ! pas de GPS ! Ce serait trop facile ! Un compas et le soleil pour seuls outils, j’apprends à lire le ciel et la terre et à aiguiser ma vue tel le pigeon pour retrouver
ma base…
Le casque Lynx oscille souvent de droite et de gauche à la recherche d’un indice, trahissant mes tâtonnements. Dans mon dos Michel s’en amuse et c’est sujet à taquinerie.
Ce soir,
en suivant le canal comme fil d’Ariane, je ne devrais pas trop me tromper.
Au retour, je sais qu'il me faudra prendre à sa
droite, mais reste à savoir quand ? C’est avant ou après cette petite forêt ? ? ?
Hum... un doute encore…
Je tente un :
- C’est par là non ?
Michel,
d’un ton laconique me répond :
- Débrouille-toi !
Bien,
bien... Réfléchissons deux secondes (seulement 2 ça va suffire)...
C'est un véritable patchwork dans lequel je me trouve, mais j'ai un certain plaisir à trouver le meilleur
cheminement.
Je
décide de virer AVANT la forêt et rapidement je ne tarde pas à apercevoir le silo de
Courbesseaux !
Sauvée ! j’ai sais maintenant où se trouve le terrain ! ! !
Alors, cette fois "Le Michel-GPS" derrière moi, je vais bien l’épater. Je vais faire comme si de rien n’était, et sans un mouvement de la tête, je vais tracer tout droit sur
« Hoéville-Airport », le plus naturellement du monde en essayant de ne pas trop lui montrer que je suis assez fière de moi !
..mais, prise par l’aspect ludique de ce jeu, j’accélère insensiblement l’allure
au moment où je repère la base. Il y en a un qui doit bien sourire dans mon dos
!
Carnet de vol 2013 :
le 11 juin
(avec Michel) :
1 h 00
Total : 12 h 30 mn
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