Curieux trafic aérien ce soir au dessus de la
piste... Michel fin-connaisseur de tout ce qui porte aile identifie d’un seul coup d’œil ce vol plané d’une vingtaine d’individus : « Ce sont des cigognes ».
Et moi aussitôt : « Michel, tu viens, on y va : on va voler avec les cigognes !!! ».
Nous voici prêts pour un décollage en piste 20, conditions idéales : ciel clair, pas le moindre souffle de vent. On va pouvoir faire plein d’atterrissages. Les cigognes, elles, ne peuvent
voler qu'en pleine journée, car elles utilisent les courants d'air ascendants (thermiques) provoqués par le soleil réchauffant la terre.
Si les conditions climatiques sont favorables, l'envergure de leurs ailes leur permet ainsi de se laisser porter par ces courants d'air chaud qui montent vers les couches supérieures de l'atmosphère. Le vol battu n'est donc utilisé par elles que pour des trajets très courts. Contrairement à de nombreux autres oiseaux, les cigognes en migration s'arrêtent donc tous les soirs, ce qui leur permet de se reposer et se nourrir. Alors que nous prenons de la hauteur je les aperçois à nouveau : elles ont choisi le champ voisin fraîchement labouré pour y faire étape et casser la croûte. Nos allers et venues (à distance respectable) ne semble pas les troubler le moins du monde.
Pour l’apprentie-oiseau les tours de pistes se succèdent. Compte tenu de l’excellente visibilité, du peu d’aéronefs et de la quasi absence de vent traversier nous optons pour des tours de pistes courts à basse altitude. Je m’applique. Je repense aux conseils de Patrickdb rencontré à Blois qui me disait de bien fixer un point et d’ouvrir mon regard pour jauger la hauteur et oublier la tentation de regarder le sol.
Sa méthode semble porter ses fruits. Je pose, plutôt sans grande intervention de Michel et plutôt pas trop mal. A part un raté où je pousse la barre trop violement ce qui nous fait remonter et rebondir un peu plus loin sur le sol mais rien de bien méchant.
L’honneur est sauf, les cigognes n’ont rien vu trop occupées qu’elles sont à planter leur bec dans les sillons ;o)
Pour le dernier tour je redouble d’attention. Michel m’encourage « allez celui-là tu le fais bien hein ?». Je n’ose pas imaginer la tête que je dois faire dans ces moments de concentration, les yeux cherchant à apprécier la hauteur, à travailler cette fameuse 3ème dimension, la main fébrile sur la barre cherchant le juste mouvement…
Ca pose... et plutôt pas mal pour une fois !
Bilan de la leçon : soit ce sont les cigognes qui me portent chance, soit je m’améliore…
Lundi 8 septembre
2008
Durée du vol : 30 mn
Cumul à Dogneville
13 h 45 mn
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